Ce matin je reçois un coup de fil d’une amie. Elle m’appelle car elle a une montée d’angoisse. Ella a choisi de changer de boulot et de se reconvertir. Mais ce matin elle est envahie par le stress : "je n'arrive pas à avancer", "je vois une montagne devant moi", "et si je restais bien gentiment dans mon boulot ?".
Cette amie me fait penser à moi. Ces questions je me les suis posées, et je me les pose encore, presque quotidiennement. Pourquoi ne pas simplement reprendre un boulot de salarié ? Choisir le banal "métro-boulot-dodo" et ne plus m'embêter avec les questions que je me pose à répétition, les insomnies et le stress quasi quotidien ?
Avant de monter sésame j'ai vécu un épuisement pro. Certains nommeront ça un burn out. Bref, je n'étais pas du tout en forme. Le moindre petit pas, la moindre action me paraissait une montagne : sortir de mon lit, parler de moi, répondre à un message, programmer un ciné…
En vivant cet épuisement, j'ai aussi choisi de quitter mon boulot de salarié. C'était indispensable, mais ça m'a retiré mon "matelas de confort". Je me suis retrouvée célibataire, sans boulot, à chercher un appart. Et avec pour seule perspective une nouvelle vie à créer. Et tout ça alors que je n'avais plus d'énergie. Que j'étais à plat. Mais je n’avais pas le choix. Et c’est peut-être ça qui m’a mise en mouvement. Car auparavant, quand il s'agissait de faire quelque chose qui me tenait à coeur, ou qui m'attirait, j’appartenais clairement à la catégorie "flemmarde".
En quittant ce job, je savais ce que je perdais, mais je ne savais absolument pas ce que j'allais trouver. Cette peur devant l'inconnu, devant ce qu'on ignore, on peut la trouver dans tous nos changements de vie. Dans toutes nos situations de vie. Dans tous nos "mouvements" de vie.
Des exemples ?
Je quitte un boulot : la boîte ou le poste ne me correspond plus, je sais que je vais perdre mes collègues chéris, le rythme de fou, mon patron, mais je ne sais pas ce que je vais trouver.
Je me mets en couple : j'ai très envie de construire quelque chose, je me sens bien avec l'autre, mais j'ai peur : de l'engagement et de l’autre. Est-ce que cette personne vaut vraiment le coup que je quitte ma vie confortable en solo ? Je suis devant un précipice et je dois prendre la décision de sauter... ou non.
Je monte ma boîte : j’ai un projet en tête et une belle ambition, j'en rêve depuis des mois voir des années, mais quitter mon confort de salarié et mon revenu stable, est-ce raisonnable ? La montagne est tellement grande que je me demande si c’est une bonne idée.
Je veux changer de ville : j’étouffe là où je suis, j’ai envie de vivre dans la verdure, d’avoir un autre équilibre de vie, de rencontrer de nouvelles personnes. Mais si je ne me plais pas dans ce nouvel environnement ou si je ne me fais pas d’amis, est-ce que ça vaut le coup ? Je suis immobilisée par l’inconnu.
Dans la vie nous avons toujours deux choix : celui d'avancer ou celui de stagner. Après c'est entre les mains de chacun. Pourquoi ne choisirions-nous pas de toujours prendre le chemin qui nous fait avancer ? Pourquoi ne déciderions-nous pas de systématiquement faire un pas pour aller vers l'inconnu ? Pourquoi ne voudrions-nous pas changer ce qui nous empêche de nous mettre en marche ? Pourquoi ne pourrions nous pas regarder tous ces moments où nous avons été confronté à l’inconnu et la manière dont ils nous ont fait avancer ? Même quand ça a été des échecs ?
Il y a un an et demi j'ai décidé de changer de vie. J'ai choisi de tout balancer, de quitter mon confort pour aller vers ce qui m'anime. Ça n'a pas été facile. Ce n'est pas facile d'ailleurs. Mais je me sens pleinement en vie. Je vis en une seule journée de grandes joies et de grandes déceptions. Je sors quotidiennement de ma zone de confort : rien n'est facile, tout est dans l'action, dans le dépassement, dans ma volonté. Mais quand je regarde en arrière, quand je vois le chemin parcouru, je peux affirmer que je ne modifierai ce choix pour rien au monde.
Changer de vie oui, mais comment ?
En acceptant de ne pas écouter sa "flemme", de ne pas écouter les interrogations qui nous empêchent d’avancer, et en décidant de se mettant en marche :
vous choisissez d'avancer vers une reconversion ? Rencontrez des gens qui font des boulots qui vous intéressent ou des boulots que vous ne connaissez pas. Faites un bilan de talents ou de compétences. Apprenez à vous connaitre pour savoir où vous pourriez être épanoui.
vous cherchez comment être mieux avec vous même et avec les autres ? investissez sur vous, suivez une thérapie, faites appel à un coach, apprenez à vous aimer, à vous connaitre. Faites des stages, des formations, et investissez-vous dans des causes qui vous tiennent à coeur.
vous avez l'ambition de monter votre boîte ? Entourez-vous de nouvelles personnes, réseautez, sortez de votre zone de contrôle et de confort pour explorer le monde, voir ce qui s'y passe, trouver des synergies avec d'autres entrepreneurs.
vous souhaitez trouver des clés pour construire une histoire d'amour épanouie ? faites vous accompagner, lisez des livres, relisez votre histoire, inspirez vous des couples qui vous marquent de manière positive.
Dans toutes ces situations, mettez en place la politique des petits pas (que j'explique juste après). Acceptez que les choses prennent du temps. Acceptez d’avancer sans remettre en question vos décisions. Faites-vous confiance. Et quand la peur arrive dites-vous que "c'est normal !".
Les petits pas au quotidien.
Si je suis là où je suis, c'est parce que j'ai choisi de mettre un pied devant l'autre. D'avancer petit à petit. De ne pas imaginer la galère, de ne pas regarder mes peurs, de ne pas mettre de freins, mais de regarder uniquement la journée qui arrive. Pas la semaine, ni le mois, et encore moins l’année : la journée ! Si j’avais posé des objectifs à un an, je n’aurai jamais avancé. J’ai simplement suivi mon coeur, écouté ce qui m’anime, construit, déconstruit, reconstruit, je me suis confrontée aux critiques, aux retours constructifs ou non, et j’ai continué à mettre un pied devant l’autre.
Alors, si vous avez un projet, une envie, un désir, ne vous posez plus la question, et allez-y ! (si vous souhaitez "zapper" la méthode, allez directement à la conclusion en bas de page).
La politique des petits pas
Qu'est ce que c'est ?
C’est une méthode japonaise appelée Kaizen, utilisée à l’origine dans l’industrie. Elle propose de réaliser de grandes choses grâce à des petits changements mis en place au quotidien. Cette méthode peut très bien être utilisée dans les changements intérieurs, et elle a fait ses preuves. Elle montre qu’un petit pas qui peut paraitre inconfortable au départ, ouvre des portes vers un plus grand confort.
La méthode : définir son objectif et le découper en petite actions.
Etape 1 - Définir son objectif : se poser la question « qu’est ce que je rêve de faire ou d’accomplir ? ». Il s’agit d’un objectif large.
Etape 2 - Découper cet objectif en petites actions. Noter toutes ces actions.
Étape 3 - Mettre en place un changement à la fois.
Prendre la première action notée à l’étape 2, et décider de mettre en place ce changement. On dit qu’il faut 3 semaines pour acquérir une nouvelle habitude. Donc il ne faut pas aller trop vite ! Une fois ce changement devenue une « habitude », passer à l’étape 4.
Étape 4 - Suivre le changement : si c’est un changement intérieur qui est mis en place, il faut faire un point chaque semaine. Ce point avec soi, encourage et montre qu’on est capable ! Une fois atteint, choisir une nouvelle action définit à l’étape 2 et commencer à l’étape 3.
Ici il s’agit de mettre en place un changement à la fois; pour que celui-ci soit une habitude et donc facile à faire. Mieux vaut faire un petit pas chaque jour pendant 3 semaines, qu’un grand pas le premier jour et aucun les 10 suivants.
Un cas concret
Je suis de nature assez timide, et s'il y a une chose que je ne supporte pas c'est entamer une conversation avec un inconnu. Dans la rue, dans mes voyages, dans les magasins c'est compliqué. Alors imaginez dans mon démarrage d'activité. Se retrouver face à des inconnus pour vendre son projet, parler, éveiller, prendre contact, demander des conseils… l'horreur ! Et bien pour dépasser ça, j'ai décidé de mettre en place dans ma vie "la politique des petits pas".
Etape 1 - Mon objectif : oser parler à des inconnus.
Etape 2 - Je découpe cet objectif en actions :
- parler à une nouvelle personne chaque jour
- ne pas reporter les coups de fil que j’ai à passer
- répéter chaque matin dans le miroir “je ne suis pas timide, je vaux autant que les autres”
- …
Etape 3 - Mettre en place la première action « parler à une nouvelle personne chaque jour ». Pour que ça devienne une habitude il a fallu que je réalise cette action chaque jour pendant 3 semaines. Et bien je l’ai fait !
Etape 4 - Suivre le changement.
Alors oui aujourd'hui j'hésite encore 3 heures avant de demander un conseil dans un magasin, oui j'ai toujours une appréhension avant d'aborder quelqu'un que je connais pas ou peu, oui il peut m’être difficile de prendre la parole. Mais c'est bien plus facile qu'avant ! C’est en moi, la dynamique est lancée, et donc le pas beaucoup plus facile à poser. Par exemple, il y a quelques semaines je suis allée dans un salon d’entrepreneur, et j’ai parlé avec des personnes qui tenaient des stands. Il y a quelques temps c’était IMPOSSIBLE pour moi ! Et donc aujourd’hui quand je franchis ce pas, je suis hyper fière de moi ! Et j’apprends à me féliciter.
Quand on change de vie, il faut savoir mettre un pas devant l'autre. Il faut commencer par regarder le lendemain et non déjà l'année prochaine. Sinon on s’écroule, car la montagne semble vraiment trop haute. Un pas devant l’autre c’est ça le mot d’ordre. Et surtout à chaque pas, même tout petit, il faut se F.E.L.I.C.I.T.E.R !
Alors, êtes-vous prêtes à mettre un pied devant l’autre ? A écouter ce qui vous anime ? A regarder la petite montée et non la montagne ? A vivre dans la sérénité ? Et ainsi changer de vie ?
♥
Marie-Liesse
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