L’autre jour, j’étais avec une amie célibataire, qui vit très bien son célibat. Elle est épanouie, bien dans sa vie, aime son boulot, fait des tonnes de projets, bref elle est heureuse. Elle m’avoue tout de même à la fin qu’il lui manque un homme. Un homme pour faire des projets. Pour construire une famille. Pour aimer et être aimée. Bref, je lui dis donc qu’il faut que ça devienne sa priorité. Et là, elle m’avoue qu’elle a peur. Que même si c’est enfoui en elle, même si elle a ce grand désir de vivre une histoire passionnée et passionnante, elle est en flippe total.
Est-ce que ça vous parle ? Est-ce que vous aussi, vous avez ce désir enfoui ? Ce désir blotti dans vos entrailles ? Mais vous ne savez pas pourquoi, la peur revient à chaque fois. Comme si au moment d’agir, la peur gagnait. Alors posez-vous cette question : "est-ce que ma peur est plus forte que mon désir d’être en couple ? Ou est-ce que mon désir est plus fort que cette peur ?"
J’espère sincèrement que votre désir est plus fort, plus profond, plus réel, plus ancré que votre peur. Aussi je vous propose aujourd’hui de dépasser ces peurs.
Pour commencer j’ai envie de vous poser une question : pourquoi voulez-vous être en couple ? Pour vous-même ou pour l’autre ?
Si nous sommes en couple pour nous-mêmes, alors nous allons vivre une période idyllique à nous gaver d’amour. On va se remplir. On va toucher à la tendresse. On va tenter de combler ce qui ne peut l’être. On va commencer à construire quelque chose alors qu’on sait très clairement que cette histoire n’a pas d’avenir. Mais ce n’est pas grave. Pour l’instant, on profite. On est bien. On est juste dans la jouissance du présent. Et puis à un moment, on va zapper. Zapper car "l’autre" n’arrivera plus à nous combler. Car "l’autre" ne correspondra pas à ce que nous attendions. Car "l’autre" ne nous remplira plus. Car "l’autre" nous tapera sur les nerfs. Et donc on zappera. Comme beaucoup, on zappera. Car nous n’aurons pas appris à aimer.
Si nous sommes en couple pour l’autre, alors nous allons vivre pour l’autre. Nous serons dans cette dépendance. Nous verrons l’autre comme un sauveur. Nous attendrons toutes nos journées d’avoir de ses nouvelles. Nous mettrons, d’une manière ou d’une autre, notre vie entre parenthèses. A deux, nous ne formerons plus qu’un. Et puis un jour nous nous réveillerons, et nous nous demanderons qui nous sommes. Nous chercherons nos désirs. Nous chercherons à nous connaître. Nous individuellement. Sans l’autre. Et on sera passé à côté de l’Amour.
Et puis, il y a ce juste équilibre. D’être entièrement soi. Et d’accepter l’autre comme il est. Entièrement. En aimant ses qualités. Et en aimant ses défauts. Aimer ses défauts : c’est vraiment fort comme phrase. Mais c’est ça l’Amour. Regardez vos amis. Vous les aimez. Vous aimez passer du temps avec eux. Vous appréciez ce qu’ils sont. Mais leurs défauts vous agacent profondément. Et pourtant vous acceptez ses défauts. Et bien dans un amour équilibré, il faut du temps. Du temps pour connaître l’autre. Pour l’aimer avec ses faiblesses. Ses vulnérabilités. Pour l’aimer de toute façon. Pour l’accompagner dans ses moments de doutes. Pour être juste là. Pour accepter ses questionnements. Pour ne vouloir que son bonheur, même si son bonheur est loin de nous. Et avec ce temps, avec cette construction, des fondations solides vont se construire.
Dans les deux premiers portraits, il y a une part de rêve. Une part qui nous attire. Une part liée à la passion. Comme ce que nous vendent les films romantiques. Cette part que nous imaginons comme un amour éternel. Oui mais pour que cet amour soit éternel, il faut que nous soyons pleinement nous. Et il faut que l’autre soit pleinement lui. Il ne faut pas que nous existions pour l’autre. Il ne faut pas que nous vivions par l’autre. Il faut impérativement que nous soyons deux êtres bien différents, bien distincts qui ont des goûts, des idées et des caractères qui leur sont propres. Dans un couple, nous ne sommes pas là pour cloner sa moitié. Le couple existe pour que deux personnes bien différentes choisissent d’unir leurs forces pour aller plus loin. Pour donner la vie. Pour construire une mission de vie.
Lorsqu’on est célibataire, on peut avoir tendance à idéaliser l’amour. Surtout lorsqu’on n’a jamais eu d’histoire d’amour. Ou lorsqu’on a vécu des échecs amoureux. Et on peut avoir cette petite voix intérieure qui nous répète en boucle "je n’y arriverai jamais". Mais arrêtons de croire ça !
Si je vous assure aujourd’hui que vous terminerez votre vie avec un homme que vous aimez profondément et de manière équilibrée, est-ce que vous serez soulagée ? Et est-ce que vous oserez davantage vivre votre vie ?
Ne pensez pas que "ça va vous tomber dessus". Dans chaque histoire, il y a une action. Dans chaque relation, il y a une mise en danger. Un sms envoyé, un verre proposé, un week-end organisé ou accepté, des doutes, des questionnements, des discussions… Ce n’est pas "facile" de se mettre en couple. Ce n’est pas "facile" d’être en couple. Et c’est encore plus difficile de construire une histoire ! Plus difficile que d’être célibataire.
Ah bon ?
Eh bien oui. Parce que lorsqu’on est en couple, on est sans cesse confronté à un autre que soi. On se réveille tous les matins avec cette autre personne dans notre lit. On doit lui dire des choses impératives qui ne sont pas faciles à dire. Sur ses sentiments, sur ses émotions, sur ses besoins, sur ses agacements… et on est O.B.L.I.G.E de lui dire. Sinon ça ne peut pas fonctionner. Sinon, on ne peut rien construire. Sinon, ce n’est que du vent. Car l’amour ce n’est pas simplement des émotions et des papillons dans le ventre. Ça, c’est l’état amoureux. L’amour ça se construit. Alors quand cet "autre" nous tape sur les nerfs, il faut lui dire. Sans remettre à plus tard. Et c’est là que nous devons nous obliger à ne pas zapper. Nous devons affronter la conversation. Nous devons dire ce qui ne va pas. Ce qui dérange. Ce qui peut être adapté, modifié, ajusté.
Je me souviens d’une amie qui venait de se mettre en couple. Son mec avait eu une longue relation avec une autre femme. Lorsqu’ils ont commencé leur histoire, mon amie avait des sujets qui l’agaçaient. Par exemple, il avait encore des photos de son ex dans son appart. Je lui ai donné le conseil de tout lui dire. De lui dire ce qui était douloureux pour elle. De lui parler de ses doutes. De ses questionnements. D’être transparente avec lui. Et elle a suivi mon conseil, non sans difficultés. Car elle a dû oser parler d’elle. Sortir d’elle. Parler avec ses tripes de sujets délicats. Mais elle a existé. Elle a été pleinement elle. Et c’est ce qui a construit leur couple. Sur des valeurs solides. Sur une belle confiance. Sur une profondeur. Car malgré sa peur, elle a osé. Et c’est la clé ! Il faut O.S.E.R !
Ça peut paraitre un peu facile ou abstrait pour certaines. Mais regardez dans votre vie toutes les fois où vous n’osez pas. Comme proposer une sortie à un homme avec lequel vous avez envie de passer du temps. Aller à un weekend où vous ne connaissez personne. Accepter la proposition de verre d’un homme qui ne vous plait pas au premier abord. Dire à votre boss que vous avez trop de boulot. Danser au milieu d’une piste de danse remplie d’inconnus.
Dans tous ces exemples, si vous osez dire oui, alors vous existez. Vous existez pleinement. Vous êtes pleinement vous. Et vous vous exercez à être pleinement vous, à dépasser votre timidité, votre peur, vos freins. Plus vous vous exercerez à oser, plus ce sera facile, et plus vous serez entièrement vous.
Je vous propose donc un petit exercice pour dépasser vos peurs. Pensez à tous vos freins. A ce qui vous empêche aujourd’hui d’avancer. A cette petite voix qui vous dit souvent "mais non, tu ne vas pas faire ça". A tous les moments où vous aimeriez être plus libre mais n’osez pas.
Notez-les. Prenez le temps. Ça ne va pas sortir en 2 minutes. Réfléchissez-y. Et notez-les.
Puis, regardez ces peurs. Et dites-leur que vous avez envie de les dépasser. Parlez à vos peurs. Et osez mettre en place un changement à la fois. Osez sortir de vous. Osez avancer. Pour être une femme épanouie. Une femme debout.
Pour être pleinement vous !
♥
Marie-Liesse