Fin février, je croise dans la rue une amie. Au cours de la conversation nous parlons de nos prochains weekend (oui oui, c’était avant le confinement…). Chacune fait le point de ses prochaines virées. A un moment elle parle d’un weekend avec des amis communs auxquels je ne suis pas invitée. Petit blanc. Mais je rebondis rapidement et passe à autre chose.
En y repensant je me dis que ça fait toujours un petit pincement au coeur, de ne pas être invitée. Mais je crois sincèrement que ça fait un moment que je ne prends plus mal les "non-invitations".
Pourquoi ? Car je choisis d’être libre. Et dans ma liberté, il y a cette place indispensable que je souhaite laisser à la spontanéité.
Il y a quelques années, j’étais en coloc avec une amie du lycée. Nous avions un groupe de copains avec lequel nous passions beaucoup de temps. Presque tout notre temps d’ailleurs. Et il m’arrivait régulièrement de passer des moments en tête à tête avec l’une ou l’autre personne de ce groupe. Non pour exclure les autres, mais parce que c’est comme ça que je vis mes amitiés. J’ai besoin de voir l’autre en tête à tête. C’est en vivant des moments de qualité que je me sens aimée.
Alors les premières fois lorsque je partais prendre un verre avec une amie, ma coloc ne comprenait pas. Elle pensait qu’on la mettait de coté. Elle pensait qu’elle était moins importante. Elle imaginait qu’on était en train de parler d’elle. Qu’on ne l’aimait pas. Mais il n’y avait rien de tout ça. Il y avait simplement mon besoin que je devais combler pour vivre ma liberté. Quand elle l’a compris, elle a à son tour expérimenté ce besoin. Elle a passé du temps avec des amis communs seule et sans moi. Sans créer de jalousie, mais simplement en permettant un équilibre juste, sain et bon.
Ce sujet des "non-invitations" n’est pas facile à aborder. Et surtout il n’a pas vocation à faire la morale à qui que ce soit. Ma volonté est simplement de nous éveiller aux émotions et interprétations que nous avons lorsque nous ne sommes pas invitée quelque part. Et au fait que parfois nos sentiments ne sont pas en lien avec la réalité.
Par exemple je pense à :
Anne qui est toujours en train d’organiser plein de choses. A proposer des sorties, des activités, des challenges, des diners… et qui a vraiment à coeur de créer des liens, mettre les gens en relation. Le besoin d’Anne c’est d’ouvrir ses horizons, donc elle propose systématiquement à des personnes différentes, et d’ailleurs parfois elle les connait très peu.
Bérénice qui adore faire des diners. Harmonie et convivialité sont ses maîtres mots. Passer du temps à rire et à refaire le monde. Et comme elle a un certains nombres d’amis et qu’elle a un vrai désir de les voir tous régulièrement, à raison d’un diner par semaine elle n’invite jamais les mêmes.
Thibault qui a une superbe maison de famille, et qui y organise chaque année des weekend : pétanque, bonne bouffe, rando, et jeu de piste sont au programme. Et lui son besoin c’est de voir et revoir indéfiniment les mêmes. Chaque année ce sont les mêmes copains qui viennent, et qui signent !
Dans ces trois portraits, on découvre trois personnes qui se bougent, proposent, organisent, mais chacun a un besoin qui lui est propre. Chacun a un désir différent. Et dans aucun de ces besoins, il y a un désir de faire bande à part ou de mettre les autres de côté.
Nous sommes toutes touchées lorsque nous ne sommes pas invitées à un weekend, une soirée, un dîner… mais pourtant certaines le vivent plus facilement que d’autres. Je pense qu’il faut que nous ayons en tête que ce n’est pas contre nous. Que les gens ne sont pas là pour nous faire mal. Qu’ils essaient simplement d’expérimenter et d’exprimer leur liberté. Et que chacun, malgré des "non-invitations" a une valeur inestimable, a un réel intérêt et a autant de chance d’être aimé.
Pour nous aider, nous pourrions nous mettre à la place de la personne qui invite. Ne pensez-vous pas que si elle vous invitait systématiquement il y aurait un manque d’ouverture, moins de dynamisme et une absence de changement… ?
Pour répondre à l’exemple posé en introduction, je peux dire simplement que je suis une personne qui organise rarement des dîners et des week-end. Donc je ne peux pas être vexée de ne pas être invitée. Moi ce que "j’organise" ce sont des verres en tête à tête, ou en petit nombre, ou des dîners à l'improviste. J'aime le dernier moment et j'ai besoin de spontanéité. Quand je suis invitée à un dîner ou un week-end, j’aime y découvrir de nouvelles têtes. Et donc lorsque je ne suis pas invitée à un énième dîner ou weekend avec les mêmes personnes, je ne le prends pas mal. Parce que chacun est libre de vivre sa vie. Chacun doit ouvrir ses propres horizons, faire ses propres expériences, créer ses propres liens. Donc je pense qu’il faut que nous apprenions à ne pas vivre la jalousie, à ne pas être vexée, à arrêter de penser que nous ne sommes pas aimées, lorsque nous ne sommes pas invitées quelque part.
J’ai la conviction que pour être heureuse il faut être libre, et donc il faut vivre sa propre vie. Cette liberté elle vient du tréfonds de notre être. Elle est en chacune de nous. Elle est juste parfois difficile à faire sortir. Car des sentiments négatifs nous enferment dans une mauvaise vision de nous-même. Donc encore une fois, la clé de cette liberté : c’est de s’aimer ! Aimons-nous. Choisissons chaque jour de nous aimer. Nous avons toutes une personnalité qui est belle. Nous avons chacune des besoins qui nous sont propres. Nous sommes toutes sur terre pour une mission. Et cette mission il faut impérativement essayer de la toucher et d’y goûter.
Et quand je parle de mission je ne parle pas de vie affective. Je parle du besoin que nous avons de nous donner, de nous réaliser. Au travers de nos forces, de notre potentiel, de nos capacités. La manière dont nous pouvons nous donner pour être pleinement nous-même, et donc pleinement libre.
Un dernier exemple est celui de ce groupe d’amies. Elles sont 8 femmes. Chacune est sublime. Elles ont des caractères et des visions de la vie bien différentes. Leur point commun c’est leur célibat. Oui, mais elles ont compris qu’elles devaient vivre leur vie. Qu’elle ne pouvait pas tout faire ensemble. Qu’elles sont libres vis à vis des autres. Elles ont décidé de sortir de la comparaison, de l’envie ou de la jalousie. Et elles ont compris qu’elles sont uniques, pleines de vie et que leurs désirs sont bien différents. Donc elles se refusent de systématiquement tout faire ensemble, et elles s’autorisent à vivre leurs propres expériences, sans être systématiquement deux. Mais bien en étant une, unique et singulière et en choisissant d’affronter leur vie et donc leur liberté.
Aussi je vous propose de ne pas projeter des émotions négatives sur les autres. Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas sollicitée, conviée, invitée, que vous n’êtes pas aimée. Et si vous avez envie de sortir, de rire, et de voir du monde alors osez proposer, osez ouvrir vos horizons, osez faire des choses nouvelles, pour ne pas rester bloquée dans un sentiment négatif, dans une vexation ou dans une jalousie. Mais au contraire profiter de cette disponibilité, de votre liberté pour créer, construire, ou vous retrouver.
Pour avancer sur ce sujet, je vous propose d’écouter vos besoins. Quels sont vos besoins ? Est-ce un besoin de reconnaissance ? Un besoin de sécurité ? Un besoin d’être stimulé ? Un besoin de sentir que vous avancez ? Un besoin d’apprendre ? De participer à un projet avec d’autres ? De vous sentir utile ? De partager des choses ? D’être dans l’action ? De faire des activités différentes ? De voir la chance que vous avez ?
Quels sont vos besoins ? Essayer de noter ou d’exprimer vos besoins. Observez-vous. Voyez quand vous êtes bloquée, limitée, ou vexée ce qui se passe en vous et quel besoin n’est pas rempli ? Ainsi vous pourrez comprendre ce qui vous fait du bien, ce qui vous appartient et voir comment y répondre. Nos besoins sont tous différents, donc nous ne pouvons pas nous comparer. Il faut que nous soyons en phase avec nous-même.
Alors la prochaine fois que vous n’êtes pas conviée, invitée ou sollicitée à tel ou tel vacances, sortie théâtre ou concert, demandez vous simplement : "et moi, je vais organiser quoi et avec qui à ce moment là ?".
Et là, vous devenez actrice de votre vie.
♥
Marie-Liesse
Sauf quand c'est tout le temps c'est pas pareil. Personne ne m'invite jamais. Et quand je propose les gens sont toujours pris... Ils sont tous invités sauf moi. Être invisible c'est fatiguant.
Oui sauf que dans mon cas c'est clairement du rejet ...
Dans la famille de mon mari quand il y a une grande fête organisé par la tante de mon mari, systématiquement, on est les seuls à ne pas être invité et personne ne se prive de parler devant nous de "ces superbes vacances entre nous " ou de "la super soirée etc" c'est très blessant, surtout qu'on ne sait pas pourquoi on est pas invité.
Merci pour votre article.
Mais ne nous voilons pas la face : si on se fait pas inviter, c'est qu'on n est pas intéressant.
Merci 🙏 j’organise très souvent. J’invite très souvent. Rare sont les refus et rare sont les retours. Donc, je vais apprendre à m’aimer seule. J’ai besoin de remplir un vide, de l’ennui. Je me sens seule avec mon mari. Du coup envie que l’on nous invite pour rire, deconner, partager réellement. Chose que je n´ai jamais fait avec mon mari. il est toujours sérieux, ne rigole pas, ne discute pas. Reste bloqué sur le vélo et point. Je m’emmerde, du coup j’ai envie de voir des gens pour dialoguer etc. Par contre, il est rare que l’on nous invite. Sûrement parce que les gens s´emmerdent également avec nous. 😞