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Je n’ose pas dire les choses…



Il y a quelques jours, j’ai été confrontée à une situation peu confortable. J’ai dit à un ami que son comportement envers les femmes n’était pas convenable. J’ai donc pris mon courage à deux mains et posé avec le plus de délicatesse possible quelque chose de difficile. Je l’ai fait pour l’éveiller à une situation dont il n’avait pas conscience. Et pourtant, elle faisait beaucoup de mal autour de lui. Je le lui ai dit pour le faire avancer et surtout, parce que c’est un ami. Je me suis permis de le lui dire parce que c’est un ami et que je veux l’aider à avancer. Depuis cette conversation, son comportement a changé et il m’a remerciée.


Dire les choses, un long programme. Mais qu’est-ce que ça peut être difficile. Qu’est-ce qu’on peut se faire comme noeuds au cerveau par peur, crainte, égoïsme, méchanceté, déni ? Qu’est-ce qu’on peut imaginer comme stratagème pour ne pas dire la vérité ? Pour se dédouaner de quelque chose ? Pour se protéger d’un conflit, d’une remarque, d’une tristesse, ou simplement d’une impression de ne pas être juste ? Cette peur de dire les choses nous force trop souvent à mentir, inventer des bobards, cacher les choses et donc nous empêche d’être libres.


Mais pourtant, c’est bien la liberté qui doit nous animer. La liberté qui doit être l’équilibre de notre vie. Cette liberté pour être encore plus nous-même. Pour nous accueillir et être accueillies comme nous sommes. Car en cachant, en mentant, nous effaçons une part de nous, nous n’assumons pas entièrement ce que nous pensons, nous mettons sous silence des choses qui peuvent être importantes, et nous ne contribuons pas à faire avancer le monde.


Il y a quelques temps, je suis partie en week-end de copains. Je savais que des amis n’étaient pas conviés et je n’arrivais pas à sentir comment leur dire simplement. J’imaginais leurs réactions, leurs sentiments; j’avais peur que ce soit mal pris. Bref, je me faisais des noeuds au cerveau : "Dois-je leur dire ? Ou bien dois-je éviter le sujet ? Mais si on me pose la question, qu’est-ce que je dois raconter ? Et comment vont-ils le prendre ?".


Quand on est face à cette question, on peut avoir tendance à "cacher" les choses, à en faire un "secret", en croisant très fort les doigts pour que l’histoire imaginée ne cloche pas. Car c’est évident, une histoire bien ficelée est imaginée pour ne pas "blesser" les non-invités. Et si l’excuse se casse la figure alors de fortes répercussions risquent de rentrer en jeu.


Alors qu’est-ce qui est le mieux ?

  • Inventer un bobard pour ne pas "vexer" l’autre ? Et dans ce cas, partir sur un mensonge, car nous choisissons de ne pas assumer la réalité ? Je crois qu’à ce moment-là, nous sommes en train d’infantiliser nos amis, d’imaginer qu’ils ne sont pas capables d’entendre, d’accepter, d’accueillir ce qui est dit.

  • Ou bien dire simplement les choses : "je pars en week-end à tel endroit avec X, Y et Z". Ici, nous assumons pleinement, sans peur de "blesser", sans se sentir obligée de "proposer" à l’autre, mais bien en assumant ce qui se vit. De manière légitime, la personne en face peut avoir un petit pincement au coeur, mais ça lui appartient.

Qu’est-ce que ça vous fait de lire ça ? Qu’est-ce que vous en pensez ? Est-ce que ça vous arrive ? Et dans ces cas-là, quel choix faites-vous ?

Je pense que même si la deuxième option est la plus difficile, c’est celle qui sera la plus simple à poser. Car, oui, nous avons peur de blesser… Mais dans ce cas, nous sommes en train d’imaginer les émotions des autres alors que chacun est libre de ses émotions. Ne croyez-vous pas ? Nous ne réagissons pas de la même manière, nous ne prenons pas les choses de la même façon, donc nous ne pouvons pas imaginer une réaction ou une émotion pour quelqu’un d’autre. Nous ne pouvons pas imaginer la manière dont la personne va recevoir les choses puisque nous ne sommes pas dans sa tête.

Un autre exemple, pour les femmes célibataires, est celui de dire à un homme qu’il nous plait. Pourquoi est-ce que nous n’osons pas ? Lorsque je pose cette question, j’ai conscience des réactions que cela peut entraîner. Je ne suis pas en train de faire la morale, mais simplement, j’essaie de vous éveiller au fait que parfois, il est plus simple de dire les choses, même si ça fait peur, même si ça nous met dans une angoisse importante. Car, pour avancer, pour construire, pour être en vérité, c’est parfois l’unique solution.


Alors, si c’est votre cas, si vous avez en tête un homme qui vous plait, que ce soit depuis des mois ou quelques jours. Si vous avez au fond de votre coeur cette conviction que vous souhaitez passer du temps avec lui et apprendre à mieux le connaître. Alors posez-vous ces questions : Quels sont mes blocages ? Quelles sont mes peurs ? Qu’est-ce que j’ai peur de perdre ? Et si je le perds, qu’est-ce que ça fera ? Et si l’homme en face me répond positivement, alors n’aurai-je pas gagné quelque chose ? Si j’attends, n’ai-je pas peur de perdre du temps, voir des années à imaginer qu’un jour cet homme se déclare ? D’ailleurs, comment peut-il savoir si je ne lui dis pas ? Toutes ces questions sont là pour vous aider à avancer, à sortir de votre tête. A comprendre aussi que l’homme en face de vous n’est pas dans votre pensée et ne pense pas comme vous. Qu’il ne peut pas imaginer les choses, même si selon vous c’est flagrant.

D’ailleurs, gardez toujours en tête qu’un homme a autant peur que vous. Et que vous pouvez l’aider en faisant un premier pas. J’ai énormément d’exemples de femmes qui ont fait le premier pas, pour que l’homme puisse être en confiance. Pour qu’il ose se lancer. En tant que femme nous pouvons proposer un verre, une sortie, ou une activité. Dire à l’autre que nous avons envie de mieux le connaître, lui demander de nous donner un coup de main ou lui proposer de lui faire découvrir un lieu que nous aimons. Tout ce que nous pouvons imaginer pour passer du temps avec lui, et ainsi mieux le connaître, est déjà un premier pas.


N’oubliez jamais que la vérité rend libre, alors pourquoi ne pas simplement la choisir ? Pourquoi ne pas décider de mettre un pied devant l’autre pour goûter un peu plus à cette liberté ?


Pour avancer concrètement, je vous propose de penser à une situation dans laquelle vous n’arrivez pas à dire les choses. Ça peut être à vos parents, à votre soeur, à un collègue, votre boss, une amie… bref nous avons toutes des situations en tête.


Avec cette situation, posez-vous ces questions :

  • Est-ce que je me sentirais plus libre si j’abordais le sujet ?

  • Qu’est ce qui m’empêche de l’aborder ?

  • Et si je décidais de l’affronter et d’oser poser des mots, qu’est-ce que ça changerait ?

  • Enfin, est-ce que le sentiment qui m’habite quand je ne dis pas les choses est confortable ?

  • Si non, pourquoi et pour qui je choisis de rester dans l’inconfort ?

Gardez ces questions dans un coin de votre tête pour qu’elles vous aident à sortir de vous lorsque vous serez confrontées au besoin de dire les choses.


Si vous avez besoin de mon aide, je suis toujours dispo par mail !


Belle route vers votre liberté,

Marie-Liesse



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