Vous me dites souvent, dans vos messages ou lors de mes accompagnements : "ah non mais physiquement, j'aime pas". Et je vous dis et vous répète, que ce n'est pas l'essentiel. Que beaucoup de personnes ont fini par être très attirées physiquement par l'autre... avec le temps, en acceptant d'ouvrir leur cœur et en dépassant leurs préjugés. Et c'est le cas de Marie : elle a vécu cette transition qui l'a amené à tomber amoureuse d'un homme "bon" pour elle. Elle vous partage donc son histoire, que je trouve particulièrement inspirante !
Je m’appelle Marie et je suis en couple avec Jean.
Avant de rencontrer Jean, je suis "sortie" avec deux hommes, avec une première histoire à l’âge de 30 ans. Cette histoire a été désastreuse. J’étais à l’étranger et au bout de plusieurs mois, j’ai découvert qu’il était marié. Horrible. J’ai mis des années à m’en remettre. Et puis la seconde histoire a été très courte, mais d’une belle sincérité. Il était bien plus jeune que moi et nous sommes restés amis.
Au-delà de ces histoires, j’étais le genre de femme à être amoureuse d’un homme qui entretenait avec moi de l’ambiguïté. Et qui, dès que j’étais à fond, me disais "je n’en suis pas là", ou bien "ah non, je ne comprends pas, tu n'es pas la première à me faire une déclaration, mais de mon côté y'a rien". Bref, j’enchaînais les relations ambiguës sans qu’il ne se passe rien. Et c'était HYPER DUR ! J'en avais ras-le-bol de cette ambiguïté et de cette non-réciprocité !
Comme j’avais clairement envie d’avancer et de sortir de cette situation, j’ai pris les choses en main ! D’abord, j’ai consulté une psy pendant quelque temps. Ensuite, je me suis fait accompagner par des personnes spécialisées dans le célibat. À partir de là, j’ai compris qu’il fallait que j’ouvre mes horizons et j'ai commencé à faire des trucs pour célibs : des stages de celibs, mais aussi les sites de rencontre (je me bougeais, je faisais des dates etc..). En parallèle, j'ai pris conscience qu'il fallait d'abord que je fasse des choses qui me rendent heureuse, car peut-être que je ne rencontrerai jamais personne… Aussi, j'ai donné de mon temps dans le bénévolat d'à côté, car je sentais que j'avais besoin de ça. J'ai fait de la danse, du sport et j'ai organisé des trucs pour mes amis. Et vraiment, je peux le dire : le célibat était très dur, mais j'étais quand même une célibataire heureuse. Je crois que j'avais réussi à trouver une sorte d'équilibre. Évidemment, ça ne comble pas tout, mais j'étais en tout cas, remplie de joie ! Même s’il y avait des soirs où je pleurais de tristesse profonde de ne pas rencontrer un homme.
Un été, j’ai passé 2 semaines de vacances dans des trucs de célib : je m’étais réellement bougée ! L’idée était de rencontrer de nouvelles personnes tout en faisant des activités que j’aime comme des randos, du sport. C’était la première fois que je faisais ce genre de trucs, mais ça dit dans quel état d’esprit j’étais : en dehors de ma zone de confort !
J’arrive donc en septembre, j’étais reboostée de mon été et remplie de rencontres que j’avais faites. J’avais d’ailleurs en tête un homme rencontré au cours de l’été, qui comme à mon habitude, ne me montrait pas grand-chose en retour. Mais je m’y accrochais tout de même !
Bref, c’est la rentrée et je participe à un événement avec des amis. J’y retrouve une fille que je connaissais peu. Et son frère était là. Il était à côté de moi. Nous avons beaucoup parlé, sans aucune arrière-pensée, car mon cœur était tourné vers un autre. Et en plus, physiquement, il ne me plaisait pas forcément : pas mon style du tout ! Mais vraiment la rencontre et l’échange étaient hyper sympa. Je suis repartie de là, en disant : "c’est sympa, j’ai vraiment rencontré des personnes de qualité". Point.
Sauf que lui m’avait remarqué. Et il s’est débrouillé pour trouver mon téléphone et pour me relancer. J’ai été "touchée" de son attitude. Et en même temps, bon… ce n’était pas mon style.
Et puis, comme je trouvais qu’il se "mouillait" et que je n’avais pas l’habitude de ça, je me suis dit "pourquoi pas… revois le une fois et tu verras".
On s’est donc revu avec d’autres personnes, mais nous avons passé la soirée à parler que tous les deux. Tellement fluide, tellement sympa, tellement drôle. Il se trouve que je traversais des problèmes importants dans mon travail, j’étais en arrêt, et du coup, j'étais réellement "moi", avec toutes mes vulnérabilités. Je ne me cachais pas derrière mon métier qui interpellait pas mal avant, qui, même m’a-t-on dit depuis, pouvait "impressionner". Et ça, ça a beaucoup joué, car pour une fois, je me laissais voir telle que j’étais.
À cause de mon arrêt, j’ai quitté Paris pour me reposer chez mes parents. Et là, les petits messages quotidiens ont pris le relais. Que ça soit des messages drôles, des messages d’empathies, d’intérêt. Bref, il était là, présent, et en plus, il me faisait rire à gorge déployée. Mon regard, sans le revoir pourtant, a commencé à changer. Il commençait à prendre toute la place dans mon cœur. Mais le physique me bloquait un peu, et en même temps une entente pareille, ça ne se présente pas tous les 4 matins !
Dès que je suis rentrée sur Paris, on a décidé de se revoir. Je me souviens en allant au rendez-vous, je n'en menais pas large, je me traitais de dingue : "aller chez un mec vu que 2 fois, et avec lequel j’ai échangé par messages pendant plusieurs semaines... J’te jure !". J'étais terrifiée ! Mais j’y suis allée et j'ai passé une super soirée. Je crois qu'on s'est séparé bien après minuit. Je suis rentrée sur mon scooter, j'étais super excitée, car je sentais bien qu'il se passait quelque chose qui ne m'était, jamais encore, arrivée.
À partir de cette soirée, nous nous sommes vus un soir sur deux pendant deux semaines. Et je m’accrochais au fait qu’on s’entende si bien. Car même si je trouvais son visage attirant, son physique ne m’attirait pas. Mais je pensais quand même à lui, j’avais envie de partager des choses avec lui.
Un soir, il m’invite dans un super restau. Et sur le lieu de rendez-vous, je le vois arriver de loin et là, je ne sais pas pourquoi, je l’ai trouvé si classe, si élégant, si beau. Mon regard a changé définitivement. Il s’est déclaré quelques jours après. Je n’ai pas répondu tout de suite, j’avais besoin d’un peu plus de temps d’approche. Pour une fois, je me suis aussi respectée, et quand je l’ai senti peu de temps après, nous avons démarré notre relation très paisiblement. Une énorme joie et surtout une vraie paix m’habitaient, et ça c’était bien la première fois de mes histoires amoureuses.
Mais je gardais quelques détails en tête qui me gênaient : par exemple, j’ai toujours aimé les mains plutôt viriles. Mais lui en a de très fines et ça me bloquait. Ma sœur mariée dont je suis proche m’a dit qu’elle aussi il y avait des trucs chez son mari sur lesquelles elle avait bloqué. Aussi, j’ai interrogé mes sœurs et belles sœurs et toutes il y avait un truc, mais toutes m’ont affirmé que ce détail a disparu et elles ne comprennent même plus pourquoi ça les bloquait ! J’ai essayé de passer outre mais c’était dur : il n’était pas l’homme que je m’étais imaginé… ! Ma sœur a eu un vrai rôle d’accompagnement : elle me détendait sur ce genre de détails, elle me rappelait continuellement "vous n’êtes pas mariés, t’es libre…" et ça me rassurait. Et chaque fois elle m’encourageait à vivre l’instant présent, à ne pas m’imaginer mariée ou je ne sais quoi, à juste profiter de ce temps à deux, à se découvrir et point barre. Le PRÉSENT !
J’en avais besoin, car j’étais en train d’avancer, de faire le deuil de cet homme parfait de ma tête pour accueillir Jean pleinement. Ça fout la trouille, car c’est le réel pur et simple ! Et en même temps cet homme de ma liste, de ma tête, il était insipide alors que la vie avec Jean était pleine de couleurs, de joie, de vie !
Je me souviens aussi, au bout d’un mois, on est parti en week-end, et je me suis rendu compte qu'on était super différent dans notre manière de nous comporter dans la nature. Je suis un peu plus "vivante", et lui est plus "soigné". Ça m’a pas mal torturé. Mais ma sœur m'a remis les pendules à l'heure en me rappelant que même s'il faisait attention, il m'avait suivi dans mes délires de balade, et effectivement ça s'est vérifié ! Ensemble, on peut faire des trucs très roots, mais juste il fait attention à ses affaires :) Donc au final, on s'y retrouve tous les deux.
Je me sens vraiment en sécurité avec lui, je me sens libre, même quand c'est dur, de lui partager mes questionnements et mes doutes. Pour arriver à faire ça, j’ai dépassé mes peurs au début, notamment d’aller affronter les conversations. Mais maintenant, je me sens complètement en confiance donc la communication est plus facile. Et lui m'a dit la même chose l'autre jour. On se sait aimé et du coup, on peut tout aborder.
Voilà, cela fait 12 mois que nous sommes ensemble. Je ne peux dire qu’une seule chose : je suis avec le mec le plus beau de la planète ! Je n’arrive même pas à me souvenir pourquoi je n’aimais pas ses mains. Aujourd’hui j’en suis folle amoureuse. Oui, il est différent de moi sur le style, mais c’est ce qui fait qu’il est LUI ! Et je ne voudrais qu’il change pour rien au monde. Je me sens libre de l’aimer tel qu’il est, pour ce qu’il est. Et non la projection de ma tête ! Et je peux le dire "je suis pleinement heureuse avec lui" !
Si j’ai un conseil à donner : foncez ! Arrêtez de rester dans votre tête, vivez l’instant présent avec l’homme qui est face à vous et demandez-vous "suis-je bien, là tout de suite ?". Jean est le seul avec qui j’ai été moi-même dès le début et c’est pareil pour lui. Nous sommes en vérité l’un avec l’autre. Alors ce n’est pas rose tous les jours, évidemment, mais nous sommes libres d’être nous, ensemble, et ça, c’est tellement précieux !
Donc pas de listes, mais des valeurs profondes communes oui ! Je crois que le bon signe, c’est la fluidité, la paix, le reste est donné de surcroît ! Et le bonheur est alors à 2 doigts de vos pieds !!! :)
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Marie-Liesse