Je suis heureuse de vous partager l'histoire de Sarah. Une histoire qui est passée par beaucoup de questions : le couple de raison ? la différence de milieu ? la différence de religion ? les sites de rencontres ? la peur de la différence ? Chacune de ces questions, Sarah se les aient posées, pour aujourd'hui être très heureuse et très amoureuse de son homme ! Je lui laisse la parole...
Je m’appelle Sarah et je suis mariée avec Éric.
Avant de rencontrer Éric, j’ai eu 3 belles histoires qui ont compté pour moi. Et à 35 ans, à peine remise de ma dernière rupture, j’ai croisé un ami qui m’a gentiment secoué en me disant : "c’est maintenant ou jamais". J’ai moyennement apprécié cette remarque puisque j’avais l’impression de me bouger depuis déjà 10 ans ! En effet, j’ai passé 10 années à me donner des défis pour avancer. Par exemple au moment où j'ai reçu cette remarque, je venais de quitter une grosse colocation et je finalisais l’achat d’un appartement. Et puis j’avais déjà été sur des sites de rencontre et tenté des histoires avec des hommes… Mais malgré cette énergie immense déployée, rien ne se concrétisait dans ma vie sentimentale.
Bref, suite à cette remarque, j’ai passé l’été de mes 35 ans à me prendre la tête et à repenser toute ma vision du couple. En fait, j’avais peur de ne jamais réussir à construire un couple durable, peur de ne jamais avoir d’enfants, de finir seule… Aussi, je me suis posé ces questions : "Qu’est-ce que je veux ? Quel est le plus important pour moi ?".
En fait, j’avais très envie de construire quelque chose avec un homme, aussi j’en suis venue à baisser mon niveau d’exigence, peut-être même trop. Je me disais : "Tant pis si je ne suis pas folle amoureuse de mon homme, si je ne le trouve pas hyper fort et intelligent, je veux juste quelqu’un avec qui je m’entends bien, qui soit gentil avec moi et fidèle". Je me résignais presque à trouver un bon camarade plus qu’un amoureux. Ceci dit, en acceptant de me poser toutes ces questions, je crois que j’ai préparé mon cœur, et me suis rendu disponible à la rencontre. J’étais prête à accueillir un homme sans jugement et sans attente.
En septembre, j’ai décidé de prendre les choses en mains. D’abord, j’ai continué à regarder les hommes qui m’entouraient et qui pouvaient éventuellement être de bons camarades de vie. Par exemple, je suis allée voir l’un de mes meilleurs amis, alors que je n’éprouvais envers lui aucun sentiment amoureux, et lui ai proposé qu’on tente quelque chose ensemble ! Le truc pas du tout romantique ! Il a été très surpris, mais je sais que ça l’a fait réfléchir. Il a fini par me dire non. J’étais dépité de sa réponse, mais surtout d’avoir peut-être perdu un super ami et un super confident. Heureusement, le temps fait son œuvre et nous sommes toujours amis !
Après cette énième tentative, une amie m’a parlé d’un site de rencontre très connu. De mon côté, comme je suis pratiquante, j’avais déjà testé des sites de ma religion, mais sans grand succès. Alors me rendre sur un site "non-croyant" m’effrayait beaucoup. J’avais de très grandes peurs : "Vais-je être accueilli avec mes valeurs ? Serais-je comprise dans mes convictions ?". Et puis j’avais aussi des idées reçues : "Sur les sites connus, les hommes couchent dès le premier soir, et puis ça s’arrête là !". Et ce n’était clairement pas ce que je cherchais.
Cette amie, m’a proposé de tenter avec son abonnement. En me disant que ça me changerait au moins les idées et me rassurerait sur ma capacité à plaire. J’ai donc accepté le défi.
Une fois inscrite, j’ai assez vite parlé avec Éric. Pourquoi ? Son style vestimentaire sur les photos et puis les questions qu’il me posait, le fait qu’il soit ouvert... On a beaucoup parlé avant de réussir à se rencontrer, car nos emplois du temps ne matchaient pas du tout.
Lors de nos échanges écrits, j’ai été rassurée par plusieurs choses. Déjà son ouverture à ma foi chrétienne et son accueil simple de ce que j’étais : il ne se moquait pas dès que je posais une question sur un truc qui pouvait sembler évident. J’ai été aussi rassurée parce qu’il avait une vie bien à lui : des week-ends, des amis, un bon travail… Bref, après ces échanges et au bout d’un moment, on a réussi à fixer une date pour se voir. Ça tombait pile la semaine où il se passait plein de trucs dans ma vie ! La signature de mon appart, suivi de l’emménagement dans ce nouveau (énorme défi pour moi !), et puis, je devais aussi rencontrer 2 autres gars du site dans la semaine. Chose qui montre que vraiment, je n’étais pas obnubilée par Éric, j’étais plutôt en mode : on essaie, on avance, on rencontre…!
J'y suis allée en étant très décontractée, car j’avais en tête que ça ne m’engageait à rien de prendre un verre et qu’au pire, si je m’ennuyais, je partirais au bout d’une heure. La rencontre avec Éric a été très chouette : très naturelle, on a beaucoup parlé. Il m’a posé mille questions et partait dans tous les sens. Au bout de 3 heures, je lui ai dit que j’allais y aller parce que j’avais eu une grosse semaine. Et là, il m’a dit "déjà ?" ! Et puis dès le lendemain, il m’a envoyé pas mal de messages, et je sentais bien qu’il y avait un feeling. Nous étions mi-novembre.
Suite à cela, nous nous sommes revus plusieurs fois et j’ai commencé à m’attacher à lui. Nos discussions étaient intéressantes, il était doux, calme, très serviable. Dès qu’on prenait un café ou qu’on allait au restau, il avait à cœur de me l’offrir et ça lui semblait normal. Je trouvais ça très agréable, et je le découvrais bon et simple dans nos échanges.
Au mois de décembre, alors que nous allions passer une nouvelle soirée ensemble, j’avais décidé en amont que nous nous embrasserions. C’est bizarre, car je n’étais toujours pas pleinement amoureuse d’Éric, mais j’avais besoin d’avancer et de construire, et ça me boostait. Pourtant, au cours de cette soirée, il m’a profondément énervé. En fait, je ne me sentais pas écouté. Par exemple, il a littéralement changé le sujet de la conversation, alors que je disais, selon moi, un truc très important. Intérieurement, je me suis dit : "Ce n’est pas possible, jamais je ne me mettrais avec ce mec : il ne m’écoute pas. C’est trop important pour moi l’écoute".
Pourtant, quelques heures après, je me jetais dans ses bras… Parfois, et c’est bien, certaines choses nous échappent, et moi à ce moment-là, j’ai vraiment décidé de lâcher prise. J’ai arrêté d’écouter les voix négatives qui se répétaient en boucle dans mon esprit et je me suis laissée aller. Heureusement !
Après cela, notre relation a continué à s’intensifier : on se voyait très souvent, il était très demandeur et toujours partant pour qu’on passe du temps ensemble. Il m’a beaucoup aidé dans l’aménagement de mon appart : courses et choix de meubles, montage de meubles, mais aussi bricolage en tout genre… bref il était là, et moi j’acceptais qu'il soit là. Enfin, j’ai dû apprendre à libérer du temps, et à lui laisser de l’espace. Car j’avais une vie de célib remplie avec 25 engagements et 40 000 soirées occupées. Mais j’ai appris à lâcher au fur et à mesure, en respectant mes engagements, mais en voyant moins mes copains, et ça s’est plutôt bien passé, surtout parce qu’Éric a été patient.
Décembre-janvier a été une période de mise au point. Nous avons évoqué toutes nos différences : nos familles, notre foi, les questions éthiques, nos visions politiques, notre éducation, le mariage. Ces différences nous faisaient peur à tous les deux. Et en même temps, j’ai toujours été sereine : il était bon, droit, stable, aimant. Il me disait que sa priorité, c’était moi. Et puis je sentais que la fidélité était une de ses valeurs importante, et ça, c’est un vrai cadeau. Aussi, malgré nos différences sur la forme, je me rendais compte que dans le fond, il y avait de vraies similitudes : une famille équilibrée, aimante et vivant l’entraide, une importance donnée au travail et à l’éducation. Ses histoires passé m’ont fait peur aussi, mais elles m’ont également montré qu’il connaissait le couple et qu’il savait tirer des leçons de ses erreurs.
Et puis j’ai toujours senti qu’Éric se donnait et s’investissait dans notre relation, en disant par exemple qu’il fallait communiquer pour avancer. C’est drôle, mais j’ai toujours été attirée par Éric, mais tout est arrivé progressivement et sereinement. Par exemple, les papillons dans le ventre sont arrivés au bout d’un moment, mais je les ai presque moins ressenties que pour mes histoires passées qui étaient plus complexes, étonnement. Avec lui, c'était paisible et progressif.
Voilà, nous arrivons fin juin et après un week-end de retrait et de réflexion, nous avons décidé de nous marier. Oui, pari fou, mais nous étions sereins et nous avions envie d’avancer ! Et je n’ai jamais eu peur de cet engagement, surtout avec lui à mes côtés.
Quelques mois plus tard, il a quitté la ville dans laquelle nous habitions pour son travail et je l’ai rejoint fin décembre après notre mariage. En à peine plus d’1 an, tout était plié.
J’ai souvent repensé à nos débuts, à cette soirée où il ne m’avait pas écouté, à mes pensées négatives qui prenaient de la place. Évidemment, il lui arrive encore de ne pas être pleinement attentif à moi. Seulement, maintenant je le connais, je le comprends mieux. Je sais quelles conditions mettre en place pour qu’il m’écoute si j’ai quelque chose à dire d’important et j’apprends aussi à ne pas me vexer trop vite dès qu’il n’est pas over concentré sur moi ! La relation de couple, ça fait beaucoup travailler sur soi, bien plus que ce que j’avais imaginé. Heureusement l’amour et la paix que l’on reçoit récompense ce travail. Et puis concernant les différences, bien sûr elles sont toujours présentes, mais j’ai découvert dans ma relation le positif de la complémentarité. Éric m’ouvre à d’autres réflexions, me rend plus ouverte face au monde, m’aide à côtoyer des gens qui pensent différemment de moi et qui sont de très belles personnes. J’apprends à argumenter mes points de vues avec douceur et bienveillance, à ne pas juger… Pas gagné et surtout pas facile tous les jours, mais tellement riche de se remettre en question et de ne pas croire qu’on détient la vérité.
Pour terminer, j’ai envie de vous dire : le début d’une relation ce n’est pas simple. On se connaît peu, on prend des risques, on n’a pas toutes les clefs pour comprendre l’autre… Alors je crois qu’il faut se laisser du temps et faire confiance à ses intuitions. Oui, on risque de se planter, mais on avance toujours en prenant des risques. Et c’est ça qui nous rend vivantes !
♡
Marie-Liesse
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