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"Il est divorcé et père de famille, et je suis pleinement moi à ses côtés"


Un nouveau portrait de femme poignant. Car Léonie a réussi à sortir du regard des autres, de la pression de ses proches, de ses idées reçues... pour aller vivre sa plus belle histoire d'amour : Paul. Je lui laisse la parole :)


Je m'appelle Léonie et je suis en couple avec Paul.


Avant de rencontrer Paul, il s’est passé pas mal de choses dans ma vie affective. Disons qu’entre mes 28 ans et mes 34 ans, j’ai eu le temps d’avoir 2 demandes en mariage, de débuter une relation avec un pervers narcissique, d’avoir des histoires avec des hommes qui plaisaient davantage à mon entourage qu’à moi-même, de tenter des choses avec des mecs qui au final n’étaient pas du tout prêt à s’engager… Bref, j’essayais par tous les moyens d’avancer sur ce sujet, mais très clairement je n’étais pas heureuse.


Et puis un jour j’ai eu un accident de voiture. Difficile de voir le lien avec ma vie affective, mais je crois que ça a été le début de ma nouvelle vie. J’ai été immobilisée pendant quelque temps, et à ce moment-là j’ai senti que j’avais besoin d’autre chose. J’ai donc choisi de déployer mon originalité et mon indépendance en me faisant accompagner par un coach. Il m’a énormément aidée à comprendre qui j’étais, à me retrouver, à m’écouter pour arrêter de faire des choix qui n’étaient pas les miens, notamment dans toutes ces histoires affectives, mais aussi pour vraiment me découvrir. Ce coaching m’a révélée, m’a ouverte et a ouvert mon coeur ! Une expérience extraordinaire ! Durant cette période, j’ai expérimenté la solitude et suis allée me retrouver moi-même. J’ai d’ailleurs décidé d’aller vivre deux mois de solitude en mission à l’autre bout du monde pour vraiment poser des choix.


En revenant, j'ai choisi de m’entourer uniquement de personnes bienveillantes, en stoppant tout ce qui était compliqué. Dans cette perspective, j’ai eu envie de lâcher prise et de m’amuser. Je me suis donc inscrite sur Tinder dans l’idée de m’ouvrir, de rencontrer plein de mecs différents et de "m’entraîner". Je me disais : "comme ça, le jour où j’aurai un apéro dans un bar, je serais hyper à l’aise pour aller à la rencontre de l’inconnu à ma droite ou à ma gauche, et je pourrai oser parler à un homme que je n’ai jamais vu avant !".


Le plus extraordinaire c’est que je me suis ééééénormément amusée ! Puis au bout de quelques rencards, j’ai rencontré Paul. A l’écrit, le fit a été instantané. Aussi, assez rapidement, nous avons prévu de nous rencontrer. Sauf que dans nos échanges je comprends que Paul est divorcé avec 3 enfants. Je freine des 4 fers. Je lui dis que j’arrête nos échanges, et qu’on ne se rencontrera finalement pas. Il insiste, fait tous les premiers pas. Finalement, forgée par mon coaching, je me laisse porter par l’enthousiasme et par l’esprit persuasif de Paul !


Je le retrouve pour la première fois avec mes mille et une barrières en tête, et je me dis : "de toute façon ça n’aboutira à rien. Je vais juste le rencontrer. Et, au même titre que les autres, c’est un entrainement". Je vais donc à ce rencard "pour voir". Sauf que je n’avais pas imaginé l’évidence qu’il y aurait dans cette rencontre. C’était facile de se rencontrer, de discuter, d’être ensemble.


A la fin de la soirée, il est reparti en sachant "que c’était moi", sans me le dire heureusement ! Mais dans sa tête c’était clairement comme à l'américaine. Moi je ne me suis absolument pas dit ça. Je me suis plutôt dit que j’étais dans la merde tellement il m’avait plu. Mais un divorcé avec 3 enfants, ce n’était pas du tout dans mes plans !


Ensuite, on s’est revu plusieurs fois, toujours de son initiative. Il a fait preuve de patience et de beaucoup de délicatesse. Sauf qu’une chose clochait : venant d’un milieu très conventionnel, j’avais à l’esprit que je n’étais pas du tout en phase avec son divorce. Aussi ce blocage que j’avais déjà avant notre première rencontre était toujours bien présent. Et je me posais beaucoup beaucoup de questions. La seule chose qui a été claire pour moi très vite, c’est que dès lors que j’étais avec lui, je ne me posais plus aucune question ! J’expérimentais aussi ce dont toutes les copines en couples parlent et qui agace tant qu’on ne l’a pas vécu : "la simplicité et l’évidence".


Bref, au bout de quelques rencontres, on s’est lancé. Malgré mes peurs et mes blocages j’ai décidé de me laisser surprendre. On avançait mais j’avais toujours ce blocage en tête. Sauf que plus j'avançais, plus je comprenais que j’étais surtout enfermée par le regard des autres et celui de ma famille. J’avais peur de ce qu'allaient dire les gens et mes proches.


En fait, pendant très longtemps j’ai laissé les rênes de ma vie aux autres. Notamment à une cousine, à ma sœur et à quelques amies. Ce n’est absolument pas de leur faute, je me suis construite comme ça. Je n’avais pas confiance en moi. Ça a été difficile pour moi, par la suite, de me défaire de certains schémas.


Je vous donne un exemple. Un jour, alors que j’avançais avec Paul, j’ai reçu un coup de fil d’une cousine qui m’a dit "il faut que tu fuis cet homme parce qu’il est divorcé". Et, quand j’ai raccroché, j’ai appelé Paul et je l’ai quitté. Wahou ! Vous voyez à quel point j’étais bloquée par le regard des autres ? Cet épisode m’a énormément marquée car aujourd’hui je sais que si une copine me racontait cette histoire, j’en resterais bouche-bée, de l’influence que les autres peuvent avoir sur cette femme. Heureusement, après quelques jours j’ai rappelé Paul et malgré cette angoisse qui m’habitait, j’y suis retournée parce que j’étais vraiment mal sans lui. Et c’était très clair dans mon cœur qu’il fallait que je sois avec lui.


Donc on a avancé, toujours avec mes questionnements en tête. Puis, un jour, j’ai fait un point sur ma vie. Je me suis demandé où j’avais projeté d’être à 35 ans. Clairement dans ma tête j’étais mariée, avec plein d’enfants, à la tête d’un orphelinat dans je ne sais quel pays extraordinaire. Et en fait aujourd’hui j’en étais où ?


Ce jour-là j’ai réalisé à quel point j’avais fantasmé ma vie. En fait, en réalité, j’avais bien 35 ans, mais j’étais seule dans un 20 m2 à Paris. Si je continuais à laisser les autres gérer ma vie, alors j’allais passer à côté de la mienne et surtout, à côté de Paul !


A ce moment précis, j’ai eu un énorme déclic. Et j’ai choisi Paul, ses 3 enfants et notre chemin. Et j’ai ressenti une liberté intérieure que je n’avais jamais connue.


De mes expériences, j’ai compris qu’on ne peut pas parler de tout à tout le monde. Donc j’en ai parlé un tout petit peu à ma famille, mais vraiment avec beaucoup de pudeur, et je sentais que c’était mon moment d’émancipation. Paul m’ouvrait aussi cette porte pour couper le cordon et pour arrêter de me raconter autant aux autres, ce qui auparavant leur laissaient toute la place pour prendre les décisions à ma place. En vivant ce choix, en avançant sur ce chemin, en vivant en plus avec lui un quotidien fluide et tellement simple, cela m’a permis de creuser en toute liberté les différentes interrogations qui m’habitaient. D’être de plus en plus libre et surtout de plus en plus moi-même.


Depuis le début j’étais moi-même avec lui et c’est ce qui me frappe. Donc oui effectivement j’aimerai qu’il ait 5 centimètres de plus, qu’il ait une carrure plus large parce qu’il a de petites épaules. J’aimerai qu’il arrête de fumer. Parfois je ne le comprends pas, je suis frustrée. Mais quand je commence sur ce terrain et que je réalise l’homme qui est en face de moi, je m’arrête et je me reconcentre sur ses qualités et tout le beau de notre relation, sur tout le chemin qu’on a parcouru.


Je sais profondément que, quoi qu’en pensent ou disent les gens de cette histoire, ils auront toujours un avis à donner. Ce qui me semble essentiel de garder en tête est que tout est selon leur vérité. C'est très difficile d’ailleurs de faire comprendre aux gens que c’est leur vérité et pas la nôtre ! Bref, aujourd’hui, grâce à tout ça, je me sens solide à ses côtés. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que je vais lui dire OUI de tout mon cœur dans quelques mois. Dans cette liberté que j’ai choisie, en annonçant cette nouvelle à ma famille, il m’a fallu une profonde paix pour le faire. J'ai grandi dans une famille où l’on me disait "les hommes divorcés, on ne les regarde pas, on ne les touche pas" !! Mais mon plus beau cadeau, c’est qu'apparemment les gens de ma famille disent de moi que "je rayonne d’amour". Et d’ailleurs ma mère m’a dit un jour, qu’elle ne m’avait jamais vu aussi bien et sereine !


Aujourd’hui, ces personnes que j’aime de tout mon coeur (ma famille, mes amis, mes proches), je veux les regarder avec amour et leur dire que je ne pourrai jamais répondre à leurs attentes et à leurs peurs. Car justement leurs peurs sont les leurs. Ils ne sont pas dans mon intimité, et je ne peux pas raconter mon intuition. Car cette intuition que j’ai, de ne jamais avoir été autant à ma place dans cette histoire et qui pourtant ne correspond en rien à ce que j’avais imaginé, ne s’explique pas mais se vit.


Alors voilà, ce que j’aimerai dire aux femmes qui se plaignent de ne jamais tomber sur le bon : c’est que je pense que c’est de notre responsabilité d’aller chercher "le bon". Il y a un chemin intérieur à faire. Un jour, j’ai choisi d’aller débloquer mes blocages. Ce n’était pas de ma faute mais quelque chose clochait ! Je devais découvrir quoi et faire sauter tous les verrous. Les schémas répétitifs ne sont pas anodins. J'ai donc travaillé mes zones d'ombre et ça a donné... Paul !


Donc la question ce n’est pas : pourquoi je tombe toujours sur la mauvaise personne, mais plutôt : qu’est ce que je peux faire pour tomber sur la bonne ?


A une fille qui n’ose pas, j’ai envie de lui dire : "Inscris-toi sur tous les sites et enchaîne les dates !". Ça décoince, on se fait draguer, on apprend à dire ‘non’ parce que de temps en temps on se fait super chier à des rencards foireux et il faut partir. On apprend à s’affirmer, à dire ce qu’on veut, ce qu’on aime ou pas. Quand on n'ose pas y aller, il faut aussi passer ce cap. Je sais que c’est difficile, et pour certaines pas du tout innée, mais pourquoi ne pas se forcer et y aller une, deux, trois fois et le prendre comme un jeu ? Car ça permet de ne pas être triste quand le mec arrête de nous parler ou quand le rencard est nul.


Dans mon chemin, ce qui me frappe le plus, c’est que ce n’était pas les mecs le problème, c’était moi. Et là je tombe sur cet homme qui m’aime simplement parce que j’existe. C’est tout ! Il ne me demande rien. Ce qui m'émerveille d’autant plus c’est que moi non plus je ne lui demande rien. Je n’ai pas besoin qu’il change. Enfin... j’aimerai juste qu’il arrête de fumer ! Il y a des trucs qui me font chier, mais c’est comme ça. J’ai fait le deuil de l’homme parfait qui n’a pas de défaut (car de toute façon ça n’existe pas !).


Osez casser tous ces codes et ces cadres ! Ça rend libre ! Sachez simplement que ce n’est pas facile, car ce sont des discussions à n’en plus finir, mais si c’est pour construire votre bonheur et pour mieux vous donner, alors ça vaut le coup !


Marie-Liesse





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