Lorsque nous sommes célibataire, nous pouvons avoir une forte tendance à "imaginer" l'homme avec lequel nous allons vivre. Et dans cette imagination, nous nous éloignons de la réalité. Nous n'allons pas affronter cette réalité. Car nous mettons des barrières : nous trouvons toujours quelque chose qui ne va pas, de son côté ou du nôtre. C'est bien dans la réalité qu'Alix s'est ancrée pour avancer avec l'homme qui aujourd'hui partage sa vie. Et c'est ce qu'elle nous partage avec une belle simplicité, une grande énergie et des pieds sur terre. Voici la manière dont elle a osé poser un premier pas, sortir de sa tête et construire le couple qui est le sien.
Je m’appelle Alix. J'ai rencontré Thibault en juin 2018, j'avais 32 ans et vivais difficilement mon célibat depuis déjà 5 ans. Ce célibat et mes relations passées ont été source de perte énorme de confiance en moi par rapport à ma "capacité" à rencontrer quelqu’un. Je me trouvais moche, inintéressante et incapable d'être aimé et de séduire.
Heureusement, je vivais mon célibat "en dents de scie" : par moments désespérée, d’autres avec beaucoup de forces et d’énergie. Cette période m’a permis, avec le recul, de continuer à grandir, de mieux me connaître, de défaire des nœuds profonds et de mieux savoir ce que je voulais ! Mais il m’a aussi imprégné dans la tête une image de l'homme idéal et de la personnalité idéale pour ma vie future. Je cherchais un homme grand, brun, rugbyman, plutôt en chair en mode nounours, fêtard, spirituel, hyper sociable, drôle et surtout qui ferait tout pour me séduire ! Le prince charmant quoi ! Je me disais donc : "mon mec, il sera comme ci, comme ça" et j’aimais me projeter avec cette image.
Voilà, j’ai 32 ans donc, nous sommes en juin et je participe à une course en stop où se rassemblent plus de 800 personnes au milieu de la Creuse. Pour comprendre l’ambiance, c’est une sorte de grand festival, il pleut, on fait la fête, on porte des k-way, bref, c’est génial et on n'est clairement pas à notre avantage !
Je viens donc de me faire une virée en stop, j’arrive toute boueuse au milieu de nul part, et là, je vois un homme. Dès que je le croise, un sentiment très étrange me traverse. Mon cœur se met à battre, je le regarde, et il se passe en moi une sorte de "wahou". Je sais, c’est très cliché, mais c’est vrai. Je suis en train d’être retournée par un homme grand, brun, fin, très fin même, avec un t-shirt déchiré et très très moche. Je regarde ce mec en me disant "il a l’air incroyable". Mais bon, c’est absurde car je ne le connais absolument pas. La journée continue et je le croise une autre fois, mais c’est tout. Pas un mot, pas un échange entre nous, nos chemins se séparent, nous sommes dimanche soir, c’est le moment du départ.
Je rentre donc chez moi avec cet homme en tête. Et à ma grande surprise, je commence à le chercher sur Facebook, via le groupe du week-end. Je finis par tomber enfin sur son profil, mais il est méconnaissable : je le reconnais à peine sur les photos, son profil est tout simplement moche… Franchement rien de très attrayant. J’aurai pu m’arrêter là, mais non, une énergie et un sentiment étrange me disent de creuser. La sensation que j’ai vécue lors du week-end est encore bien présente, et donc je l’ajoute comme ami sur Facebook ! Une action, mais absolument impossible et impensable pour moi ! Ce n’est pas du tout mon genre ! Je n’en reviens pas de moi-même !
Et le plus dingue, c’est qu’il accepte ma demande ! A ce moment là, je n’ai plus le choix et je continue à me surprendre : je me lui envoie un premier message…! Bref, la discussion commence et nous échangeons de plus en plus, de mieux en mieux. Et au bout d’un mois, Thibault vient passer un week-end à Bordeaux, là où j’habite.
Avant de le retrouver, j’ai beaucoup de stress et d’interrogation, mais dès que je le vois arriver, je réalise à quel point il est beau. Pourtant, comme il ne correspondait pas du tout à mon idéal, j’avais commencé à me dire que ça n’allait pas le faire. Mais voilà, je le trouve charmant ! Et je commence à ce moment à douter de moi : "comment un mec si beau peut s’intéresser à moi ?". Aussi, en ayant ça en tête, je n’ai pas du tout joué le rôle de la séduction, je me suis mise une barrière, en me disant : "je vais plutôt être son amie, car je suis trop moche pour lui". Et en fait ça a été ma chance ! J’ai été en vérité, simple, légère et moi-même. Et, alors que nous pensions passer quelques minutes ou quelques heures au maximum ensemble, nous avons passé TOUS le week-end à deux. Ce fut simple, sans aucun filtre : un délice !
Au moment de son départ pour Paris le dimanche soir, ça a été très naturel, et nous nous sommes embrassés. Et je me souviens, alors qu’il venait de partir, m'être assise sur le quai et m'être dis "c’est à moi que c’est arrivé ?".
Voilà, c’est l’histoire romantique que je peux vous partager. Ensuite il y a l’envers du décor.
A partir de ce moment là, énormément de sentiments variables, de remises en question, de questions tout court, de doutes et d’épreuves nous ont traversés. Et je peux vous dire que le couple est une très belle aventure, mais qu’elle prend énormément d’énergie.
J’ai deux moteurs qui m’ont porté depuis le début et qui ne m’ont jamais quitté : le lâcher prise, et le fait de me laisser surprendre ! En effet, j’ai savouré mon bonheur sans jamais m’emballer en me répétant à longueur de temps : "on verra bien ! Tu n’as rien à perdre. Essaie !". Et ces moteurs m’ont permis de prendre confiance et d’avancer avec Thibault. Sans être dans la passion, mais bien dans la construction. Nous avions tous les deux envie d’accueillir l’instant présent, et de prendre le temps de nous découvrir. Tranquillement. Patiemment. En laissant le temps de vivre. Et je crois que la distance Paris - Bordeaux nous a beaucoup aidé.
Au bout de quelque temps, je me suis rendue compte que Thibault ne correspondait pas à l’idéal que j’avais en tête. Et je me disais en boucle : est-ce une erreur ? Suis-je avec lui pour ne plus être célibataire ? Pourquoi m’a-t-il choisi ? Pourquoi lui ? Vais-je accepter "ça" chez lui un jour ? Qu’est ce que je suis capable d’accepter ? Et de ne pas accepter ? Et comment les autres vont-ils le percevoir ? Mes amis vont-ils l’aimer ? Et quand je nous compare à ce "couple", je ne sais pas si on arrivera à être si bien ?
Face à toutes ces questions, j’ai donc dû apprendre à parler. A communiquer. A vivre un ajustement dans notre relation, et surtout à renoncer à mon idéal d’homme ! Ma chance est que mes sentiments n’ont fait que grandir. Mois après mois, j’ai construit mon amour pour lui. Et je suis vraiment tombée amoureuse de son intériorité au bout de plusieurs mois. Et c’est là où je me suis laissée surprendre : j’ai choisi d’aimer à ce moment-là. J’ai choisi de co-construire avec Thibault, et pour cela, j’ai accepté de me remettre en question. Et après des années seules, composer à deux ça peut être chaotique ! Nous avons donc chacun appris à faire une place à l’autre dans notre cœur, mais aussi dans notre vie.
Nous nous marions en octobre prochain et je peux vous dire que c’est une sacrée revanche sur la vie. Car dans ces deux ans et demi de relation, j’ai progressé sur moi et sur la confiance que je m’accorde. J’ai aussi réussi à me détacher du regard des autres. A stopper la comparaison. A arrêter de vouloir avoir un couple parfait. A l’accepter lui comme il est, et non pas comme j’aimerais qu’il soit. Et tout cela c’est grâce, notamment à notre communication de couple. Même si c’est encore notre chemin, même si les ajustements seront à faire toute notre vie, je peux vous assurer qu’après une longue période de célibat, les émotions et sentiments, les peurs surtout ont été très présentes.
Pour terminer, j’ai juste une chose à ajouter : je souhaite à toutes les personnes célibataires qui lisent mon histoire, de trouver en eux les clés pour se faire confiance afin d’aimer et d’être aimé. Le chemin est parfois long, mais la vue au sommet ne sera que plus belle.
♡
Marie-Liesse
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