Dans notre vie, nous avons toutes des amis, de la famille ou des collègues qui nous font des "annonces". Un bébé, un mariage, un déménagement, un divorce, un décès… et nous avons chacune des manières bien différentes de réagir. Surtout lorsqu’il s’agit de bonnes nouvelles. C’est ce cas précis des bonnes nouvelles que je souhaite aborder aujourd’hui. Car nous pouvons avoir plusieurs réactions : nous réjouir sincèrement, nous réjouir avec un pincement au cœur, faire semblant de nous réjouir, ou parfois ne pas réussir à faire semblant.
Si on ne se réjouit pas, on peut se demander si c’est normal. Si le fait de pleurer pour une bonne nouvelle est quelque chose qui peut changer dans le temps.
Il y a 7 ans, ma sœur s’est mariée. Une belle occasion de faire la fête, de retrouver famille et amis, de célébrer cet engagement. Bref, il n’y avait que de l’excitation ! Préparer la déco, prévoir ma tenue, aider ma sœur dans le choix de sa robe, vivre un beau moment familial, être dans un lieu que j’affectionne particulièrement… que des choses que j’aime ! Et pourtant, au cours de la messe de mariage, je me rappelle avoir pleuré de tout mon être. Pleurer car je me sentais abandonnée. Pourtant je devais me réjouir. Il fallait que je me réjouisse. Mais à ce moment précis, j’étais auto-centrée sur ma personne. Sur le fait que j’étais encore célibataire. Sur la douleur. Sur l’impression de ne pas y arriver. Et pourtant ma sœur a 7 ans de plus que moi… donc on pouvait considérer que "j’avais le temps".
Ensuite, à tous les mariages de copains qui ont suivi, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. En essayant tant bien que mal de me cacher, car je n’avais "pas le droit" d’être triste un jour comme celui-ci.
Toutes les annonces de mariage ou de bébé qui ont suivi on été source de souffrance. Source d’inquiétude, d’injustice. Et pourtant je demandais, criais, suppliais pour que ça m’arrive…!
A la veille de mes trente ans, j’ai vécu une crise de panique. Viscéralement j’avais le désir immense de porter la vie. Mais intérieurement, j’étais rongée par l’idée que ça ne m’arrive jamais. J’étais à l’aube d’une nouvelle dizaine, l’occasion de faire le point. Et j’étais encore célibataire et sans enfant. Chose que je n’avais pas imaginée… loin de là. Alors le vertige a pris toute la place. Et toute annonce de grossesse, toute femme enceinte croisée dans la rue, étaient des éléments déclencheurs de panique, de rejet, de colère, de tristesse.
Dans ces exemples, vous vous retrouverez peut-être. Vous vous dites : est-ce normal ? Comment s’en sortir ? Est-ce possible ? Comment avancer ? Comment se réjouir ? Comment vivre les bonnes nouvelles en paix ? Comment vivre sereinement ?
Je n’ai pas de réponse "toute faite" à vous apporter. Mais je vais vous dire comment moi, aujourd’hui, j’accueille très bien chacune des nouvelles qui me sont faites. Car oui, aujourd’hui, je me réjouis sincèrement. Encore hier, un ami m’a annoncé son mariage et j’étais simplement "hyper" heureuse pour lui. Sans pincement au cœur, sans comparaison, sans me dire "et moi ?". J’étais juste dans la joie. Libérée de ne plus être triste. Et le jour de son mariage, je sais que je serai dans la même émotion. Et lui, m’a très justement dit "je ne sais pas comment l’annoncer, j’ai peur de blesser les gens". Quelle délicatesse.
Alors, qu’est-ce qui a changé pour moi entre le moment où je pleurais pour les bonnes nouvelles et aujourd’hui ? Qu’est-ce que j’ai mis en place, décidé, choisi ? Comment ai-je réussi à changer mon regard et me réjouir pour les autres ? Et ainsi être dans une joie, paisible et certaine, même si "ça n’est pas encore mon tour". Et bien je crois que j’ai choisi de vivre deux choses, et je vous propose d’essayer vous aussi.
FAIRE CONFIANCE : c’est-à-dire être persuadée que ça vous arrivera. Que si ça n’est pas encore arrivé, c’est que ce n’est pas le bon moment. Sortir de sa tête, et arrêter de se dire que c’est injuste. Arrêter de se comparer et de tourner en boucle avec le "Et moi, et moi et moi ?". Garder confiance pour demain, et vivez à fond votre présent, en mettant des choses en place pour construire très concrètement la vie qui vous ressemble.
ÊTRE PLEINEMENT SOI : vivre sa vie, faire des projets, sortir la tête de son quotidien, prendre du temps seule, se connaître, aller voir ailleurs comment ça se passe, s’aimer, prendre soin de soi. Oser refuser une invitation à un mariage/baptême si on ne se sent pas capable. En parler. Parler de soi : de ses peurs, de ses joies, de ses souffrances. Ne pas culpabiliser face à des émotions, et apprendre à les accueillir. Ecouter ses désirs, ouvrir ses horizons et sa vision du monde, comprendre que nous sommes tous différents et qu’il n’y a pas de recette miracle. S’aimer et aimer sa vie.
Si vous choisissez de faire confiance et d’être pleinement vous, alors vous arriverez à vous réjouir. A être touchée par la nouvelle. En étant heureuse et paisible.
Pour avancer, je vous propose ce petit exercice lorsque vous serez triste face à une bonne nouvelle :
Quelles sont les phrases négatives que je me répète ?
Par quelles phrases positives je peux les changer ?
>> Je choisis maintenant que dès qu’une phrase négative débarque, je répète plusieurs fois la phrase positive associée. Pour que ce soit elle qui gagne ! Pour creuser.
Quelles émotions désagréables me traversent ?
Qu’est ce qui me ferait du bien à ce moment précis pour être paisible ? (un câlin, un coup de fil, une bière, de pleurer, de crier, d’en parler…).
>> Je choisis de prendre soin de moi et d’aller au bout de l’action qui me ferait du bien pour me réconforter, et cela sans avoir peur d’être "ridicule", et sans s’effacer par peur de "déranger". Pour creuser.
En mettant cela en place, vous allez vous sentir plus légère. Bien sûr les choses ne vont pas changer du jour au lendemain. Mais avec cela, vous apprenez encore une fois à vous aimer et à goûter votre vie. En aimant ce que vous faites, en vous émerveillant pour ce qui vous entoure, et en étant pleinement vous-même. Vous allez réussir, j’en suis certaine, à vous réjouir du bonheur des autres.
♥
Marie-Liesse
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